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Le blog humeuristique d'ArvernYa
27 avril 2014

Il était une fois ... La H-Cup.

Samedi, 16h30, quelque part en ArvernY ...

L'ArvernYa allume le poste (c'est comme ça qu'on dit dans nos campagnes), prêt avec quelques amis à se délecter des bons mots du sémillant Matthieu Lartot sur France 2. Ils sont surtout prêts à vibrer une fois de plus derrière leur équipe, l'ASM Clermont Auvergne. Tout est prêt : quelques ballons jaunes et bleus, 2 drapeaux accrochés au mur, tout le monde porte un petit quelque chose de l'ASM, et au pied du fauteuil de l'ArvernYa, un pack de bières  ... De l'Heineken bien sûr !

Chacun sait que ce sera très dur, et qu'au terme d'une saison moins aboutie que la précédente, il faudra que leurs favoris se subliment. Mais au moment du grand jeu des pronostics, ils ne peuvent pas se résoudre à miser sur les Sarries. Au fond d'eux, la flamme Jaune et Bleu brûle encore et toujours, malgré les désillusions passées, et ils savent que les Jaunards sauront se surpasser pour remercier cette magnifique Yellow Army qui n'abdique jamais et qui s'est une nouvelle fois déplacée en nombre à Twickenham. Leur principale crainte : Nigel Owens, qui pourrait faire basculer la rencontre du côté obscur ...

Ils seraient presque confiants, l'ArvernYa et ses amis. « Il faut bien dire qu'on l'aime, par chez nous, cette H-Cup ... ». Pourtant jamais elle n'est venue se poser en terre d'ArvernY. Mais elle les a déjà tellement fait vibrer !!!!

Petit retour en arrière : après des débuts en pointillés, avec malgré tout un premier quart de finale face à Castres, tout s'accélère en 2007/2008, avec cette double-confrontation épique contre le Munster en phase de poule, et cette incroyable colonie Irlandaise, la Red Army, solide de 1500 vaillants "guerriers" qui squattent pendant 4 jours les terrasses de Clermont, et accessoirement pendant quelques heures les travées du Michelin. Une double confrontation qui permet aussi à l’autochtone de faire plus ample connaissance avec l'arbitrage britannique, celui qui offre le bonus défensif aux Munstermen, avant quelques semaines plus tard de sortir équitablement pour échanges de poires un jaune à O'Connell et un rouge à Cudmore, et prive sans doute Clermont d'un bon résultat à Thomond Park. Ils échouent à un point des Reds ... Mais une nouvelle idylle est née !

Dès lors, les grand rendez-vous vont s'enchaîner, et l'ASM va se trouver un adversaire "préférentiel" : la province irlandaise du Leinster. Premier rendez-vous majeur au RDS, pour un quart de finale qui restera à jamais gravé dans les mémoires ! 3 000 Clermontois sont présents. Pendant une mi-temps, l'ASM subit la loi irlandaise, mais un triplé de Malzieu laisse entrevoir l'impensable exploit. Exploit qui ne viendra jamais, car après avoir raté 20 points au pied, Brock James manque le drop de la victoire ... Mais tout n'est pas perdu : la Yellow Army est née, et surtout le groupe (un groupe de potes dira plus tard le chinois) va se servir de cette défaite pour construire son titre de Champion de France. James, tant décrié après cet échec, est élu homme du match de la finale, après une prestation énorme, lui qui a déjà été décisif contre Toulon en demie à Saint-Etienne, lors d’un match extraordinaire, grâce notamment avec ... un drop (venu de nulle part celui-là !!!).

Mais les défaites contre le Leinster ne porteront pas toutes chance et l’ASM ne saura pas les fois suivantes rebondir en championnat. La double confrontation en 2010-2011 l’élimine dès les phases de poule, et surtout l'édition suivante s'achève à Chaban-Delmas, en demi-finale, la première pour Clermont, après un ultime rush de Fofana, à qui il manque 50cm pour aplatir ... Ce jour-là aussi il y a eu de la frustration ! L'attente était si grande. Quelques semaines plus tôt, la Yellow Army chantait la Marseillaise à Vicerage Road, et les Sarries s'inclinaient 3-22 en quart de finale, avec une nouvelle fois un James de gala. Toute l'Auvergne était venue à Bordeaux, et le stade résonnait au son des " Ici, ici, c'est Montferrand !!! ". Peine perdue, donc, car le Leinster, sous l'œil bienveillant de Wayne Barnes, l'emportait, avant d'étriller l'Ulster en finale ...

Cela devenait donc une évidence, pour exister dans cette H-Cup, il fallait donc sortir le Leinster. 2013-2013 sera la bonne année, et après un match ultraserré au Michelin, l'ASM s'impose enfin à l'Aviva. Le Leinster, qui rêvait d'une finale à la maison pour un 3ème sacre consécutif, est éliminé. La province se consolera néanmoins avec une victoire en challenge européen. Clermont fait 6 sur 6 en phase de poule, et s’offre son quart à la maison, le premier. Un gros match, serré, tendu, débloqué par un clair de Sivi, et au final un score lourd envers le MHR, et des certitudes pour Clermont : cette équipe ne doute plus, sait être patiente et est sûr de sa force.

Reste 2 matchs pour aller récupérer un titre qui lui est désormais promis par tous les spécialistes. Signe que rien ne peut plus arriver à l’ASM, que les temps ont changé : le Munster, à Montpellier est à son tour enfin vaincu, et la Yellow Army, qui a bravé les bouchons et la neige pour assister au match, rêve les yeux ouverts ! Le Grand jour arrive, à Dublin. Temple Bar et les irlandais sont acquis à la cause des Jaunards, l’Aviva aussi. L’ASM est seule sur le terrain, manquant seulement d’un poil de réalisme, comme sur cette action de James, qui aplatit sur la ligne de ballon mort. L’ASM est encore Championne d’Europe à la 60ème minute, jusqu’à ce turn-over et cet essai en contre d’Armitage, langue pendante après l’extrême effort qu’il vient d’accomplir … Neuf « Lâchez, Rouges ! » plus tard, M. Rolland invite tout le monde à rentrer à la maison, et l'ASM Clermont Auvergne rentre au pays sans sa promise.

Pour la dernière saison de H-Cup, la phase de poule est peut-être un soupçon moins brillante, mais les Jaunards décrochent un second quart à la maison, l’ASM sort Leicester, après une première mi-temps de haute volée, puis au prix une défense acharnée en seconde, et se qualifie pour la 3ème fois consécutive en demi-finale. L’adversaire ? À nouveau les Saracens, mais les Sarries, souverains en Angleterre, ont beaucoup progressé, alors que l’ASM semble plafonner …

 

Il est 16h40, le même jour, dans le même canapé … L’ArvernYa et ses amis, après s’être remémoré tous ces moments, sont près à basculer dans le présent. Ils étaient à Dublin (en 2010 et pour la finale), à Vicerage Road, à Bordeaux ou à Montpellier, mais ils ont choisi pour des raisons pécuniaires de se préserver pour Cardiff, si toutefois … Une certitude, quelque soit le résultat, ils vont encore vibrer, c’est sûr !!!!!

La défense « open-bar » du début de match, puis l’imagination débordante d’Owens, les font rapidement déchanté, mais cette belle séquence à 14 contre 15, ponctuée d’un essai (justement) refusé, redonne espoir.

« C’est là qu’on a changé, dans l’adversité, on a des ressources morales pour exister ! », lâche l’ArvernYa.

Peut-être, mais quelques minutes plus tard, sur un ballon encore mal négocié, c’est le troisième essai anglais. La vidéo, cruelle, montre que le ballon a bien tapé le genou (l’en-avant sur la passe précédente n’a pas l’air d’affoler ce bon vieux Nigel …). C’est fini, tout le monde l’a compris. La mêlée et la tête, qui ont tenu bon au milieu du marasme, s’écroulent finalement à quinze minutes du terme, et le rendez-vous tourne au cauchemar ! Avec 22 ballons perdus, 68% de possession de balle sans la moindre occasion d’essai, mais sans puissance, sans jus, sans cohésion, et face à une défense implacable des Sarries (nous omettrons volontairement l’arbitrage cohérent à sens unique de maître Nigel, personne ne veut avoir l’air de se réfugier derrière ça), l’ASM ne ramènera jamais sa « fiancée » à Clermont.

C'est bien connu, les histoires d'amour finissent mal, en général ... « Mais là en plus on n’a même pas consommé !!! rétorque l’ArvernYa, ulcéré comme rarement. Nous sommes cocus, trompés par les nôtres, et notre promise va flirter ailleurs !!!! Manquerait plus qu’elle aille encore une fois coucher avec nos meilleurs ennemis … »

Tout est dit. La Yellow Army a connu son Waterloo près de Trafalgar Square, et les rires de Hines en fin du match ou la promenade dans le parc, sur du beau gazon anglais, du préretraité Sivivatu, vont alimenter les rancœurs. L’ArvernYa, bourru mais pas méchant, préfèrera se rappeler des larmes de Fofana et Parra, et surtout de Jamie, très marqué, qui semble s’excuser auprès de Vern quand il quitte le pré … Sa seule grande décision ? Il ne boira plus de Heineken, c’est juré !!!!

 

Il était une fin, la H-Cup …

 

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