Et maintenant ?

Comme sans doute la plupart d’entre nous, l’ArvernYa a vécu la semaine passée l’oreille collée au transistor et les yeux à la fois braqués sur son téléviseur et sa tablette, à l’affût de la moindre information concernant les attentats parisiens et tout ce qui en a découlé. Et comme la plupart d’entre nous, il s’est senti un poil moins en sécurité, même dans son p’tit village d’ArvernY profonde ...

Il a été ému, parfois jusqu’aux larmes, en écoutant les témoignages des rescapés ou des proches des victimes. Il a rapidement ressenti le besoin de partager cette vive émotion, et s’est rendu au rassemblement spontané de mercredi soir. Il fait également parti des 3,7 millions de personnes descendues dans la rue dimanche dernier, qui selon ses dires, était un soupçon moins prenant (sans doute car moins spontané), même si a trouvé impressionnant ces longs moments de silence avec une telle foule.

De ces derniers jours, il garde aussi quelques images fortes. Voir 2 chefs d’états avec des convictions religieuses aussi différentes qu’affirmées comme Benyamin Netanyahu et Ibrahim Boubacar Keïta côte à côte, voir toutes ces personnalités, qui pendant quelques minutes, sont venues sans sortir les couleurs (celles de leur parti, leur mouvement, leur syndicat ...), voir tous ces anonymes pleurer ensemble, main dans la main, et crier aussi leur envie de liberté ... Une idée plaît à l’ArvernYa d’ailleurs : sans doute, dans la foule et pris par l’émotion, sans le savoir, des fervents « homophobes avec tous » ont pris la main de gens gays/lesbiens fraichement mariés et communier avec eux. Et de même pour des gens de différentes confessions, de différents milieux, de différentes tendances ...

Des barrières ont été brisées, c’est sûr !

Mais pour combien de temps ? Combien d’heures, combien de jours seront-nous encore les femmes et hommes libres réunis lors de ces rassemblements citoyens ? Dimanche soir, l’ArvernYa commençait déjà à voir ressurgir çà et là des publications nauséeuses sur les réseaux sociaux. Que faut-il faire, donc, pour que perdure cet élan du cœur, et qu’il se transforme en vrai renouveau de la société française, plus douce, plus juste ?

La France a été frappée sur 3 de ses symboles : la liberté de la presse, la sécurité de ses concitoyens, et la liberté de culte. C’est ce qui nous touche au cœur, et qui provoque du même coup le besoin d’ une réaction forte.

L’ArvernYa fait partie de ceux qui pensent que la solution viendra d’abord « d’en-haut », et que dans un monde mondial comme l’est devenu le nôtre, rien ne se réglera à l’échelle du pays si on ne voit pas le sujet dans sa globalité, et si ce n’est pas le fruit d’une collaboration élargie.

« On ne réglera pas le problème du terrorisme en France sans le régler au Nigéria ou au Moyen Orient ! », nous dit-il.

Vu comme cela, c’est bien loin de lui, de nous donc, que tout se joue, à un niveau élevé de la diplomatie. Il y a peut-être malgré tout un arsenal de mesures à prendre localement pour améliorer la protection des personnes et des biens, et pour permettre aussi de mieux déjouer les plans les plus barbares. D’ailleurs, le législateur travaille certainement déjà dessus.

Mais nous, simples citoyens, n’avons-nous pas des moyens d’agir ?

Il a beaucoup été question de liberté d’expression ces dernières heures, et c’est sans doute l’arme numéro une des citoyens pour lutter contre les dérives, sous réserve que tout le monde s’exprime à bon escient ... Mais la notion même de liberté d’expression est complexe, tant on devrait avoir le droit de tout dire si on passe sous silence ce qui doit être proscrit. Le comédien Dieudonné (un humoriste se doit d’être drôle, ce qui n’est pas forcément son cas ...) est une forme de symbole en la matière, car on se demande avec lui est bien si son humour est simplement une farce de mauvais goût ou s’il va trop loin.

En tout cas, l’ArvernYa, comme nous tous, à sa propre idée ce que devrait être la liberté d’expression. Et il la partagera avec vous prochainement, car avant de prendre la liberté de vous la livrer, il va prendre la liberté de réfléchir à ce qu’il va dire ...